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#01- Sicilia Bella
#01- SICILIA BELLA
Scénariste(s) : Frédéric Séron dit CLARKE
Dessinateur(s) : Frédéric Séron dit CLARKE
Éditions : le Lombard
Collection : X
Série : Cosa Nostra
Année : 2010     Nb. pages : 47
Style(s) narratif(s) : Gags en quelques planches
Genre(s) : Humour parodique
Appréciation : 4 / 6
Mafia à la sauce carbonara
Écrit le mercredi 21 juillet 2010 par PG Luneau

Le titre de ma critique vous semble absurde et vous a fait sourire? Vous apprécierez la nouvelle série de Clarke, Cosa Nostra.

 

Je n’ai appris que tout récemment que ce dessinateur, Frédéric Seron de son vrai nom, utilise un pseudo et qu’il est le neveu de Pierre Seron, créateur des Petits hommes. Avec Cosa Nostra, Clarke n’est pas du tout dans le registre familial, comme avec sa populaire série Mélusine qu’il réalise avec son pote Gilson. Il fait plus dans le sarcasme et la parodie, comme il le faisait dans son autre série, Mister President, laquelle présentait le quotidien d’un président des États-Unis plus crétin que nature (c’était Bush, à l’époque, il y avait de quoi être inspiré!!).

 

Toujours est-il que cet auteur à l’humour sûr a décidé de mettre sa plume habile à la défense de la Mafia… En fait, quand je dis «à la défense de», j’ironise, car quand un thème tombe dans le moulinet du sarcasme de Clarke, celui-ci le ridiculise à souhait! Ce premier tome nous expose les grandes lignes de ce qu’il faut savoir à propos de la Mafia sicilienne. Tous les clichés y sont exploités, ad nauseam : les gorilles en costard (de chez Armani, bien évidemment!), les étuis à violon pour transporter les mitraillettes, le Parrain omnipotent, l’Omerta, les kidnappings, les explosions, les juges et la police corrompus, les gênants coulés dans le béton, les guerres fratricides avec leurs dettes d’honneur qui n’en finissent plus d’envenimer les situations, etc.

 

Si, à première vue, cette liste d’éléments peut paraître morbide, c’est que vous ne connaissez pas l’humour de Clarke! Car, en effet, l’angle parodique que cet auteur aguerri a choisi est véritablement amusant. Le tout est présenté en neuf espèces de capsules informatives de quelques planches, chacune sur un thème précis (ex. : Rapts et enlèvements, le Trafic de drogue ou De l’importance de la femme dans la vie sociale sicilienne). À travers ces mini-documentaires, toujours introduits par un petit texte narratif, on finit par retrouver les mêmes personnages, principalement le Parrain, Don Calimerone (dit le Capo), son imbécile de garde du corps/homme de main, Vincenze Abruto, et quelques uns de ses principaux lieutenants.

 

Si on n’en vient jamais à vraiment rire à gorge déployée en lisant cet album, on y sourit très souvent, et même plusieurs fois par planche. Et même si les couleurs sont sombres, ambiances de bistrots enfumés et lunettes de soleil obligent, Clarke nous sert son incomparable graphisme, que j’adore!

 

À noter que cet album est en fait une réédition, chez le Lombard, d’un tome qui était paru originalement en noir et blanc aux éditions Audie, pour le compte de Fluide glacial.

 

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • le logo du nom de la série. Avec ses quatre gouttes de sang entourant le A final, ça nous donne tout de suite le ton.

 

  • les petits détails qui tuent, en arrière plan (il n’y a pas qu’eux qui tuent, d’ailleurs!). Clarke est très habile pour en mettre tout au long de ses albums. De bons exemples, rien que sur la couverture : tout le monde porte des lunettes fumées (chien et gamin compris!) et des armes tombent du tapis que la Mama est en train de secouer!! Bien songé!

 

  • les encadrés narratifs du narrateur, qui semblent être écrits à l’aide d’une bonne vieille dactylo manuelle (même pas électrique!!). Ça fait très polar, ou Chicago des années 30… même si on est en Italie!!

 

  • l’humour de Clarke. Il réussit à le varier de belles façons : pince sans rire, absurde, parodique, subtil, caricatural, gros, tous les styles sont bons pour nous amuser!

 

  • le dessin, très maîtrisé et bien équilibré. En fait, les traits souples et alertes de Clarke sont reconnaissables pour quiconque a lu ses Mélusine. Les yeux de ses personnages lui sont facilement attribuables, notamment.

 

  • les noms des personnages, tous en lien avec le vocabulaire italien courant. Quand ce ne sont pas carrément des noms de pâtes ou de plats (les familles Tortellini, Ravioli, Bolognese ou même Lasagne!!),  ce sont des mots auxquels Clarke a donné une consonance ou un look italien, comme pour Don Calimerone ou Don Feromone.

 

  • le personnage d’Abruto. Cette armoire à glace, qui travaille en protection rapprochée pour le Capo, est tout simplement pathétique de stupidité! Il est continuellement convaincu que tout le monde prononce mal son nom lorsqu’on le traite d’abruti!! Ce running gag est des plus tordants et rend le personnage adorable malgré ses bêtises et sa maladresse.

 

  • la bouille de dur à cuire de tous ces mafiosi. Clarke parvient à créer une grande variété de tueurs assez distinctifs, malgré qu’ils soient tous vêtus de la même manière, avec toujours les mêmes lunettes fumées et le même chapeau mou. Il y parvient juste en modifiant les mentons, les nez, les oreilles et les favoris! Il réussit même à nous montrer leurs (rares) émotions, bien qu’on ne voie jamais leurs yeux!! Il faut le faire!

 

  • l’apparition de Bruno Gazzotti, l’excellent dessinateur de la série Soda, en tant que fils de mafioso de retour des États-Unis avec des idées nouvelles. J’aime bien quand les bédéistes se font des clins d’œil, comme ça. Clarke fait aussi apparaître Fabrizio Borrini, le dessinateur du petit diablotin Karma, mais comme je ne le connaissais pas, ça n’a pas eu le même impact sur moi! Autant dire que le papa de Mélusine a fait figurer tous les bédéistes de son entourage qui portaient un nom italien!

 

  • l’utilisation de l’immobilisme. Souvent, le même dessin est redessiné à l’identique plusieurs fois de suite, sur une même planche (même cadrage, même angle de vue, même persos dans les mêmes positions), ce qui permet au lecteur de comprendre le malaise qui plane, ou qui donne à son œil la chance de tout de suite détecter ce qui est changé parmi ce qui est resté immuable. Pour ce faire, le dessinateur délaisse souvent les décors pour de simples à-plats, mais dans ce contexte, c’est très pardonnable.

 

 

Ce qui m’a le plus agacé :

 

  • certains gags que je ne comprends pas. L’homme de droite, dans toutes les vignettes de la page 5, a le visage qui noircit de plus en plus. Est-ce parce que sa cigarette lui flambe peu à peu la figure? Si c’est le cas, ce n’est pas très drôle! De même, la chute du quatrième gag, à la page 18, n’est pas vraiment claire (à moins que quelque chose m’échappe?) : les assassinats qui ont été commis derrière le vieillard obstinément muet (Omerta oblige!), l’ont-ils été pendant l’interrogatoire? Si tel est le cas, c’est très drôle… mais tellement pas clair!!

 


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@ Allie: Je t'y encourage fortement, ma chère! Et le tome #2 est tout aussi amusant (tu le constateras en lisant ma prochaine critique, que je viens tout juste de finir de rédiger)!
Rédigé par PG Luneau le mercredi 21 juillet 2010 à 19:59


Ça m'a l'air amusant! Peut-être bien que je me laisserai tenter tiens!
Rédigé par Allie le mercredi 21 juillet 2010 à 18:36




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