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#02 - Siegfried
#02 - SIEGFRIED
Scénariste(s) : Nicolas JARRY
Dessinateur(s) : Jean-François Bergeron dit DJIEF
Éditions : Soleil
Collection : Soleil Celtic
Série : Crépuscule des dieux
Année : 2007     Nb. pages : 48
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre (2/6)
Genre(s) : Fantastique mythique
Appréciation : 4.5 / 6
le Destin suit son cours, et les Humains fuient et courent!
Écrit le vendredi 06 juillet 2012 par PG Luneau

Dans le premier tome du Crépuscule des dieux, on a fait la connaissance des jumeaux Sieglinde et Siegmund, enfants illégitimes des amours de Wotan, le père des dieux, et d’une mortelle. On a découvert que ces deux jeunes gens s’aimaient d’un amour si puissant qu’ils en étaient venus à transgresser l’ultime tabou, et depuis, Sieglinde porte en son sein l’enfant de son frère jumeau. Pour sa peine, mais aussi parce que Fricka, l’épouse légitime de Wotan, en a assez des marivaudages extraconjugaux de son mari, Siegmund a été sacrifié, par Wotan lui-même, qui n’a pas eu d’autre choix que de satisfaire aux doléances de sa femme.

 

Pour sa part, la belle Sieglinde a eu plus de chance. En effet, Wotan a secrètement demandé à une de ses Walkyries d’emmener la future mère loin de la tourmente, ce que la belle Brunhilde a fait sans hésiter, même si, ce faisant, elle se bannissait officiellement de l’Asgard, le domaine des dieux. C’est pourquoi Sieglinde vit maintenant dans une discrète petite communauté, reculée dans les montagnes, où son ventre grossit de plus en plus, portant le rejeton de son adoré frère… un rejeton qui attise bien des convoitises!

 

En effet, la jeune femme est toujours recherchée par l’horrible petite bestiole que Loge a façonnée à partir des restes de Nothung, le glaive de la détresse, à la fin du premier tome. C’est que Fricka en veut autant à la fille qu’elle en voulait au garçon!! D’ailleurs, ce même Loge, dieu de la fourberie, n’est pas en reste, lui non plus : il aimerait tant atteindre Wotan le tout puissant par la bande! Quel meilleur moyen que de chercher à s’emparer du produit de l’union des deux jumeaux bâtards!! Surtout qu’un destin prodigieux lui est promis, à ce rejeton au grand-père unique!! Prodigieux, mais potentiellement tragique!

 

Après un tome d’introduction à cheval entre récits mythiques, conflits mythologiques et déboires bassement humains, Jarry et Djief nous servent un deuxième tome à teneur bien plus terre à terre : seule une dizaine de pages se déroule chez les dieux ou les montre en train d’intervenir chez les humains. Tout le reste se déroule en Mannheim, sur la Terre des hommes, où l’on retrouve Sieglinde et ceux qui l’ont pris sous leur protection. Le récit n’en est pas moins épique pour autant : en effet, il faut savoir qu’en ces temps reculés et obscurs, la frontière entre le fantastique et le réel était bien mince! Si mince qu’une grosse tempête de neige était amplement suffisante pour permettre à une horde de monstrueuses créatures, descendants des Géants antiques, de s’échapper de leur domaine, le Jotunheim, pour venir massacrer des villages entiers et dévorer leurs habitants!! Et comme si le destin de Sieglinde n’était pas déjà assez tragique, c’est près de la communauté qui l’a recueillie que cette horde maléfique sévira, entraînant fuites et chasses à l’homme des plus palpitantes!

 

Sous les pinceaux de plus en plus expérimentés de Djief, cette seconde partie du récit de Jarry m’a emmené à réfléchir sur les raisons qui pouvaient motiver des gens à rester dans des endroits où les risques de dangers étaient si élevés. En effet, mon premier réflexe, en apprenant que ces gens pouvaient, à la moindre tempête, être assaillis par des mangeurs de chair humaine, a été de me dire : Mais pourquoi demeurent-ils là? Qu’attendent-ils pour migrer vers des cieux plus cléments? Ce n’est pas très crédible… Puis je me suis mis à penser à tous ceux qui habitent aux abords des volcans…. ou même à tous les Californiens qui risquent de sombrer dans la célèbre faille de San Andreas! Apparemment, l’âme humaine est difficile à raisonner! Un bonheur présent, bien réel, lui suffirait-elle pour éclipser toute présomption de danger potentiel? Ou la peur d’un ailleurs, inconnu, serait-elle plus forte que la crainte d’un danger séculaire?...

 

Bref, ce n’est pas la cruauté de ces hordes démoniaques qui viendra à bout de la détermination et de la grande puissance de résurgence de ces gens fiers et combatifs! Et Sieglinde, avec sa fougue et son courage, est un excellent modèle pour chacun d’eux! Car, quoi qu’en laisse penser le titre de l’album, c’est Sieglinde qui est la clé de voûte de ce tome, c’est elle qui tient le destin de tous entre ses mains… ou plutôt, en son sein!

 

À recommander à partir de quinze ans, surtout aux amateurs de récits mythologiques et de sagas tragiques.

 

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

 

  • le mythe de la création scandinave, avec les mondes du froid et du chaud, séparés par un grand abîme sans fond. C’est d’autant plus intéressant que je parle de ce mythe dans mes leçons d’Éthique et Culture religieuse, depuis deux ans! Je suis très content d’en avoir maintenant une autre version, superbement illustrée : je pourrai dorénavant montrer à mes futurs élèves des images d’Audhumla, la vache originelle, et d’Ymir, le Géant dont toutes les parties du corps servirent à construire le monde tel qu’on le connaît! Merci, monsieur Djief, pour ce bel apport à mes leçons à venir!!

 

  • la précision des traits de Djief. Ce dessinateur de Québec n’est pas un de mes bédéistes chouchous pour rien!! Il crée des illustrations d’une précision technique impressionnante, qui m’enchantent. Tout comme je le spécifiais dans ma critique du tome #1, ses architectures campagnardes sont ultraléchées : je ne peux m’empêcher de souhaiter avoir la chance, un jour, de visiter le village des p.10 et 21! Et pour ce qui est des visages de ses personnages, leurs traits gardent de plus en plus leur constance, ce qui augure très bien pour la suite!

 

  • les montagnes, cols et défilés, tous majestueusement sculptés à l’image des dragons, des Nibelungen ou d’autres créatures cornues et démoniaques. Ce choix esthétique m’avait surpris, au premier tome, mais j’avoue maintenant qu’il ajoute un cachet au récit, en permettant de mieux nous faire prendre conscience de la promiscuité du divin et du maléfique dans le quotidien de ces mortels.

 

  • la petite communauté qui accueille Sieglinde. Jarry a su concevoir une petite famille vraiment très attachante : les trois jeunes bambins, toujours à se chamailler gentiment, les deux grands ados, qui aimeraient participer aux combats, le sage grand-père,  porteur de la connaissance et de la tradition orale… Tous nous apparaissent bien sympathiques, on s’attache à eux et à leur bonté à l’égard de leur protégée!

 

  • Loge, encore!!! Il ne fait qu’une courte apparition, quand il prend les traits d’Albéric pour manipuler le frère de ce dernier, mais quel punch! Quel fourbe machiavélique! Et toujours ce sourire en coin et ce look de jeune premier : je l’adore encore plus que dans le premier tome!! Vivement que je le demande en dédicaces, celui-là!!

 

  • la finale, où l’opiniâtreté de Mime, le frère d’Albéric, se déploie, dans toute sa cruauté. C’est grâce à son intervention magique si la belle Sieglinde a la vie sauve, puis c’est grâce à lui si elle parvient à accoucher… mais à quel prix!!

 

 

Ce qui m’a le plus agacé :

 

  • quelques petites longueurs. La traque de la horde par les hommes du village, aux p.19 et 20, puis 23 à 27 aurait pu être un peu resserrée, de même que la fuite du reste du clan. Deux ou trois planches de moins, tout au plus, auraient donné un peu plus de punch à l’ensemble.

 

  • encore des cafouillages orthographiques dans les noms des personnages! Il y en avait déjà eu quelques uns dans le premier tome, voici que le frère d’Albéric, qui nous avait été présenté alors sous le nom de Mine (je m’en souviens très bien : j’avais trouvé qu’il avait un nom prédestiné pour un dieu-forgeron!!) est maintenant appelé Mime tout au long de ce tome #2!! Il serait intéressant de se faire des notes, des fiches ou carrément une bible de série… et de s’y référer, pour éviter ce genre de bévues!

 

  • une grossière faute élémentaire d’accord de verbe, à la p.42. Je vous avez bien dit que c’était une Walkyrie! Même mes élèves n’en font pas d’aussi énormes! Où était le reviseur??

 

  • une donnée incomprise : Mime affirme à Sieglinde, à la p.43, que tous les humains de sa bande ont été éliminés par des monstres de la Horde qui se seraient prétendument terrés dans la forteresse où ils avaient choisi de se cacher… Pourtant, on revoit tous les principaux accompagnateurs de Sieglinde sur le lieu de son combat, quatre pages plus loin?! Est-ce que Mime a menti à la belle pour la faire souffrir encore plus, ou est-ce que tout le reste du village a été décimé et qu’on n’en sait encore rien?? Ça manque un peu de clarté.

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@ Anne des Ocreries : Il existe effectivement plusieurs versions, tant en films qu'en romans ou en BD. Je viens de faire une petite recherche, et je me demande si tu ne veux pas parler de cette version, de Sadoul et Renonce, chez Dargaud, dans les années 80? Je te laisse le lien, pour que tu puisses vérifier:
http://www.bedetheque.com/serie-8580-BD-Anneau-du-Nibelung.html
Rédigé par PG Luneau le lundi 09 juillet 2012 à 9:03


il existe une autre bédé sur ce thème là, (d'après le livret de l'opéra de Wagner ou autre ? - jene sais plus), dont le graphisme à l'époque m'avait grandement impressionnée. J'ai croisé ça il y a 25 ans dans ma bibliothèque municipale, une série qui n'avait guère de succès...et que je n'ai jamais retrouvée depuis, à mon grand dam !

j'aimerais la retrouver, lire celle-ci et voir comment elles se répondent.
Rédigé par anne des ocreries le lundi 09 juillet 2012 à 2:03


@ Venise : Je vois qu'on partage tous deux un intérêt si grand pour les critiques qu'il transcende notre désintérêt de l'oeuvre critiquée!! En effet, ta réaction face à cette BD est pas mal la même que la mienne face au dernier livre que tu as critiqué sur le Passe-Mot!! ;-)
Ça m'étonne pourtant que tu n'apprécies pas les récits mythiques : ces oeuvres ancestrales ont pourtant forgé notre relation avec la nature, le divin et l'humain!... Elles renferment l'essence même de toutes les émotions humaines, les plus viles comme les plus suaves : elles sont, en somme, à l'origine de tous les autres récits! Mais bon, tu n'aimes pas les oranges, et c'est ton droit!
Ton parallèle «environnement dangereux vs liaisons dangereuses» est intéressant, mais il ne tient pas compte d'un détail important : si l'environnement est dangereux, il l'est habituellement pour tous, donc tous ont intérêt à bouger. Dans le cas des relations, c'est plus délicat, surtout si c'est avec des membres de notre famille ou des êtres proches. Briser ces relations malsaines risquent de déplaire ou d'attrister d'autres gens à qui ont tient : «ma soeur m'étouffe, mais si je brise les ponts, ça fait de la peine à papa», par exemple. Ça me semble donc plus complexe.
Rédigé par PG Luneau le dimanche 08 juillet 2012 à 19:42


Moi, tu m'excuseras, mais j'en suis à tout bonnement me féliciter d'avoir lu le résumé attentivement. Je ne sais pas vraiment pourquoi (pourquoi n'aime-t-on pas le goût des oranges par exemple ?) mais ces récits me laissent indifférentes. Mais ta critique, j'y trouve de l'intérêt, d'autant plus que le texte t'a incité à t'arrêter pour réfléchir au fait que plusieurs restent dans des lieux pourtant potentiellement dangereux. Ça m'amène à dire, même chose pour certains relations potentiellement dangereuses et que l'on supporte, pour ne pas dire endure. L'être humain est effectivement un peu étrange et j'imagine que c'est pour cette raison qu'il est maintenant d'usage de parler de karma. Aurait-on un karma ?
Rédigé par Venise le dimanche 08 juillet 2012 à 18:45


@ Arsenul : Cette autre version de ce mythe (intitulée Siegfried, en trois tomes) semble visuellement très particulière, spécialement léchée. Je l'ai feuilletée en librairie, mais j'ai hésité, malgré les nombreux bons commentaires que j'en ai lus.
Si mes points positifs à l'égard de cette série te semblent plus importants, j'en suis bien content, car c'est effectivement ce que j'ai ressenti, suite à ma lecture! Mon but est donc atteint!
Rédigé par PG Luneau le dimanche 08 juillet 2012 à 11:02


Intéressant. J'avais aussi aimé la version d'Alex Alice qui était sorti en même temps, mais je trouve que celle de Djief s'attarde plus aux personnages. J'ai aussi une dédicace de Sieglide enceinte au crayon rouge et orange. Bon billet, les points positifs sont plus convaincants que les négatifs.
Rédigé par Arsenul le dimanche 08 juillet 2012 à 8:54


@ Allie : Si tu est une fan de Tolkien, tu ne peux passer à côté de cette série. C'est différent, évidemment, plus majestueux à cause de la présence des dieux, mais il y a assez de points communs pour y retrouver les mêmes sensations, les mêmes émotions. Je crois bien que tu apprécieras... et c'est tellement bien dessiné par Djief!! ;-)
Rédigé par PG Luneau le vendredi 06 juillet 2012 à 16:17


Ton billet sur le tome 1 m'avait échappé. Ce pourrait être une incursion intéressante. Je n'ai pas l'habitude de lire autour de la mythologie, mais j'y vois des liens avec le Seigneur des Anneaux. Je vois aussi à ton premier billet que les deux univers ont des points communs. Comme j'adore le Seigneur des anneaux, ce pourrait être une bd qui me plairait.
Rédigé par Allie le vendredi 06 juillet 2012 à 13:59




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