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#01- Bandes et contrebande
#01- BANDES ET CONTREBANDE
Scénariste(s) : Albert-André GOULET, Michel VAILLANCOURT
Dessinateur(s) : Ghyslain DUGUAY
Éditions : les 400 coups
Collection : Rotor
Série : Lionel et Nooga
Année : 2010     Nb. pages : 64
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre
Genre(s) : Aventure policière, Historique, Humour
Appréciation : 4.5 / 6
De la contrebande un brin confondante... parce que trop de bandes?
Écrit le mercredi 02 novembre 2011 par PG Luneau

Ceux qui, comme moi, s’attendent à ce que Lionel et Nooga raconte les enquêtes d’un duo de détectives de la trempe d’Humphrey Beauregard seront, comme moi, bien surpris! En effet, ce nouveau duo du neuvième art est en fait tout le contraire d’une paire d’inspecteurs : il s’agit plutôt de deux truands à la petite semaine, d’escrocs sans envergure qui détroussent les bozos assez naïfs pour leur faire confiance. Oh oui, il leur arrive de faire des «jobs de bras» pour la mafia montréalaise, en louant leurs services à Fafaro, par exemple… Mais comme, généralement, ça se termine assez mal, ils sont plus souvent qu’autrement obligés d’aller se faire oublier un peu en périphérie de la métropole. Dans ces cas-là, ils se contentent de faire la tournée des maisons campagnardes et d’offrir leur service de «rechargeurs de paratonnerre»!! Heureusement pour eux, on est en 1953 : le degré d’instruction n’est pas très élevé, et plusieurs de ces campagnards sont de parfaits pigeons à plumer… quand ce n’est pas les petites pigeonnes en mal de solitude qui répondent avec fougue aux charmants roucoulements de Nooga, qui s’attire de cette façon d’agréables «petits suppléments»!!

 

Par contre, cette fois-ci, la témérité de Nooga (mignon, ce prénom, vous ne trouvez pas?) fera en sorte que ça tournera mal! Nos deux amis devront (encore!) fuir… mais en sens inverse, cette fois : vers la ville, où les hommes de Fafaro les obligeront, à nouveau, à travailler pour eux. Rien qu’une petite commande de marchandise de contrebande à aller chercher clandestinement au port de Montréal, pour la faire sortir incognito! Le problème, c’est que les débardeurs sont en grève, et assaillent nos deux sympathiques voyous!! Dans le feu de l’action, Nooga se cache sur un bateau amarré… et libère une jeune Italienne (ou une Arabe??) et son bébé, enlevés quelques jours plus tôt à Naples par un groupe révolutionnaire portoricain… financé par de riches magnats du pétrole britanno-américains (les magnats, britanno-américains, pas le pétrole ;-) !!!

 

Premier constat à la lecture de ce récit (ou même de son résumé!!) : s’il était adapté pour la télévision, il serait plus dans la catégorie «séries lourdes» que dans celle des «comédies à écouter en lavant la vaisselle»!! L’histoire est touffue, les personnages sont nombreux, et on a tout intérêt à lire tout ça quand on a la tête bien reposée… ou, mieux encore, à le relire une seconde fois pour bien en apprécier toutes les subtilités! C’est d’autant plus intéressant que les scénaristes parviennent à garder une assez bonne cohérence et une certaine lisibilité, malgré leur surabondance de protagonistes aux buts fort divergents!

 

Heureusement, le dessin de monsieur Duguay est agréablement sympathique, très inspiré de la ligne claire. D’un coup de crayon léger et souple, l’artiste donne à tout ce beau monde des traits semi-réalistes qui renforcent la touche d’humour omniprésente et nous aident à mieux assimiler le fond de l’histoire, somme toute complexe!

 

Car, de fait, plusieurs petits points restent obscurs! Par exemple, j’ai lu dans une interview que Lionel et Nooga seraient des orphelins de Duplessis! Jusqu’à présent, aucune mention, ni même aucune allusion n’a été faite en ce sens!! Ça viendra peut-être dans les tomes subséquents? De même, il faut être assez perspicace pour faire le lien entre les richissimes participants à la chasse à courre des pages 19 à 24 et les magnats du pétrole auxquels le texte du prologue fait allusion!! Très peu d’éléments du dialogue nous permettent de comprendre qu’il s’agit des mêmes personnes!! Plus de clarté sur ce point aurait peut-être donné à l’ensemble un côté plus «grand public», l’aurait peut-être rendu plus «accessible»?

 

Compte-tenu de la complexité générale du scénario, j’aurais eu tendance à donner un 4 sur 6, mais je laisse 4,5, pour la qualité du dessin mais aussi parce que j’ai quand même hâte de voir où tout ceci va nous mener… Mais attention : il faudra que les tomes suivants (la série devrait en compter quatre ou cinq, d’après ce que les créateurs ont laissé entendre, en entrevue) tendent vers la simplification et les réponses plutôt que vers une recrudescence de mystères!

 

Non recommandé aux moins de 14 ans.

 

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • la couverture, et le dessin, en général. On peut y percevoir un peu les rondeurs du trait de Gazzotti, dessinateur de Soda ou de Seuls, ou encore, plus près de nous, des ressemblances avec le dessin de Prouche, qui nous a donné, il y a des lustres,  la Grande Aventure d’Alphonse Desjardins… qui se déroulait à peine quelques années plus tôt!

 

  • le double clin d’œil à Onésime, dans le journal de la page 18, et la présence du Temple du Soleil, parfaitement identifiable, à la page 36! Ces références bédéesques sont sympathiques! Et le fait de voir, dans «la Gazette rurale», une photo du Onésime d’Albert Chartier, «maire de Saint-Euclide», juste à côté d’une planche racontant un de ses gags, ça tape sur le clou deux fois plutôt qu’une!!

 

  • la représentation de notre chez-nous, dans un contexte historique très bien exploité. J’adore tous les éléments mis en place, tant par messieurs Goulet et Vaillancourt, les deux scénaristes, que par Ghyslain Duguay au dessin : la «gazette», la station-service Motex, les voitures et les télés d’époque… L’animateur de radio Roger Bulau (pour Roger Baulu, assez ressemblant), Maurice Richard, dont on parle presque tous les jours dans ce même médium, l’émission les Plouffe (rebaptisée les Plouc!) à la télé, l’affiche de la pièce de théâtre Ti-Coq (qui était jouée en français ET en anglais, en alternance!!), les anciens sigles des boîtes de saindoux Crisco ou des céréales Corn Flakes de Kellogg…Le pont Jacques-Cartier, le port de Montréal… Tout ça, c’est notre patrimoine, ce sont nos racines, au fond!! C’est très agréable de s’y reconnaître!

 

  • l’oralité des personnages! Les dialogues sont bellement rédigés, avec plein d’expressions purement québécoises. J’aime particulièrement le «Nenon!» de la page 46!! On croirait entendre la voix de ce fameux policier quand il sermonne ainsi le pauvre Georges!

 

  • les deux pages de croquis, en supplément, à la fin, où l’on peut constater le grand talent de Ghyslain Duguay. J’adore la souplesse de ses traits, on voit tout de suite qu’il maîtrise parfaitement son art!!

 

 

Ce qui m’a le plus agacé :

 

  • la petitesse des cases et des phylactères. À voir ses quatre bandes par page, il est clair que monsieur Duguay a travaillé sur des planches grand format, sans être réellement conscient de l’impact que le petit format de la collection Rotor (18 x 26 cm) allait avoir sur celles-ci. Ce qui devait arriver arrive donc : la grande finesse de ses traits et les nombreux détails de ses dessins passent mal et perdent de leur superbe. Heureusement, le tome suivant sera de format standard! Voilà! C’était le scoop!!!! Hé oui : la collection Rotor s’agrandit, non pas en rajoutant des titres à son catalogue, mais en élargissant et étirant ses pages!! Je vous en reparle très bientôt!

 

  • les nombreuses petites phrases en italien ou en espagnol, non traduites. Leur sens global peut être déduit, généralement, mais j’aime bien quand les expressions de ce genre nous sont traduites, ne serait-ce que par simple curiosité culturelle!

 

  • la relative complexité de l’histoire. Chaque scène se lit assez bien, mais le lien entre tout ça, sans être obscur, n’est pas évident à faire : il faut une bonne dose de concentration afin de parvenir à comprendre tous les rouages de manière satisfaisante. Évidemment, plus on progresse dans notre lecture, plus on en vient à établir des liens, à faire des déductions… mais sans que rien ne soit officialisé! Bref, il vaut mieux ne pas être trop endormi ou distrait pour bien interpréter et apprécier ce récit… Nooga et Lionel en ont beaucoup sur les bras, entre la gang à Fafaro, le petit mafieux local, et sa contrebande de margarine, et les kidnappeurs d’enfant, prétendument révolutionnaires portoricains… Et quel est le but des richissimes Anglais et de leur confrère américains dans toute cette affaire? Il semblerait que ce sont eux qui ont financé le rapt, mais ça reste alambiqué… Alors pourquoi en rajouter une couche, à la toute fin, avec cette étrange histoire de «tailladeur» de mollets féminins, qui semble être nul autre que le beau Lionel!!? Keep it simple, guys!

 

  • les onomatopées qui semblent souvent sortir de nulle part! Très fréquemment, certains sons sont impossibles à identifier, à cause du manque de clarté dans les lignes de mouvements… ou de l’absence, carrément, de ces sillages! À de nombreuses reprises, on n’arrive pas à comprendre ce qui se passe parce qu’on ne sait pas d’où provient le coup de feu… si c’est bien d’un coup de feu dont il s’agit!?! Un bel exemple de cela, c’est la troisième vignette de la page 33! Il en va de même pour de nombreuses répliques, hors phylactère : ce n’est pas toujours évident de savoir qui les prononce – comme à la toute fin de la page 38!

 

  • les fonds de textes, souvent trop sombres. Que ce soit pour certaines onomatopées ou pour certaines répliques, dont celles du fermier enragé, notamment, la couleur de fond est souvent si foncée qu’elle rend la lecture compliquée. La scène des pages 48 à 54 en renferme de bons exemples.

 


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@ Danielle : Oui, je te comprends d'y perdre ton latin : une chatte y retrouverait difficilement ses chatons, comme on dit! Je te permets d'abdiquer, mais non sans t'avoir préciser que ça s'éclaircit un peu dans le tome #2! Ainsi, si tu persévères, tu devrais en venir à comprendre et apprécier tous ces personnages... mais c'est toi qui a le dernier mot, bien évidemment!! Ce n'est pas comme si tu n'avais pas d'autres albums à lire!!
Rédigé par PG Luneau le mercredi 15 février 2012 à 17:48


Ouais, ben… La justesse du dessin a beau être de toute beauté (aussi bien en ce qui a trait à l’exécution technique que de la reconstitution historique), je n’arrive pas à m’intéresser à cet embrouillamini d’intrigues tarabiscotées. Ils touchent une prime chaque fois qu’ils placent un nouveau représentant des pays membres des Nations Unies ou quoi??! Je déclare forfait.
Rédigé par Danielle le mercredi 15 février 2012 à 10:48


@ Kikine : Tu es bien chanceuse d'avoir ce don pour les langues! Et c'est vrai que Montréal est belle.
Le tome #2 est encore bien chargé, mais certaines choses se précisent. Je t'en reparle d'ici peu!
Rédigé par PG Luneau le samedi 12 novembre 2011 à 9:15


"des orphelins de Duplessis" : ahh oui ? À suivre donc !

Oui, scénario complexe à lire à tête reposée. D'ailleurs, si je me décide un jour à lire la suite, je pense que je relirai ce tome et enchaînerai avec les autres.

Quel plaisir de voir des vues de Montréal, hein?

Étant capable de comprendre un peu l'italien et de lire l'espagnol, ça ne m'a pas dérangé que cela ne soit pas traduit mais j'avoue que c'est pénible.

J'attends impatiemment ton verdict sur le 2ème tome.
A très vite cher PG !
Rédigé par kikine le samedi 12 novembre 2011 à 7:44


@ Arsenul : Tu seras plus fixé (et moi aussi ;-)) quand je publierai la critique du tome #2, paru il y a deux semaines!! C'est mon prochain titre en lice : j'attends la fin de mon «rush-bulletin» pour m'y mettre!!
Rédigé par PG Luneau le lundi 07 novembre 2011 à 22:56


Dans le sens que je l'ai laissé sur les rayons. Peut-être aurais-je du l'emporter?
Rédigé par Arsenul le lundi 07 novembre 2011 à 21:25


@ Arsenul : Elle ne t'avait pas attiré??... Dans le sens que tu l'as laissée sur les rayons ou bien dans le sens que tu l'as lue mais que tu n'en as pensé rien de particulier??
Rédigé par PG Luneau le dimanche 06 novembre 2011 à 18:28


Intéressant point de vue, cette BD ne m'avait pas attiré du tout. Je réviserai mon tir. Des onomatopées de nul part, tiens tiens...
Rédigé par Arsenul le dimanche 06 novembre 2011 à 15:10




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