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#01- Ménage à Troie
#01- MÉNAGE À TROIE
Scénariste(s) : Jean-Luc SALA
Dessinateur(s) : Nicola SAVIORI
Éditions : Soleil
Collection : X
Série : Questor
Année : 2011     Nb. pages : 48
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre
Genre(s) : Fantastique mythique, Humour
Appréciation : 5 / 6
Un questor? Quid?
Écrit le dimanche 04 décembre 2011 par PG Luneau

En effet, qu’est-ce que c’est que ça, un questor? En fait, il s’agit de la forme latine du mot «questeur». Dans la Rome antique, le questeur était un magistrat qui s’occupait des finances d’un territoire donné… Mais la BD Questor transpose le tout chez les Grecs anciens et nous propose une version plus stimulante de cette profession, en faisant de son questeur un genre de détective-enquêteur au service de la justice et du droit commun.

 

Idoméneus Decalionide, guerrier crétois émérite, sort victorieux de la prise de Troie… Mais il en a assez de toute cette violence, et le métier de la guerre ne lui convient plus. Amer et déçu de la barbarie des hommes, il affranchit son fidèle porte-bouclier Aeson et se trouve un nouveau plan de carrière : il deviendra questeur, profession nouvellement créée par les dirigeants de l’époque, et Aeson sera son assistant! Leurs idéaux de justice ne s’en portent que mieux… et le temps passe. Pendant plus de vingt ans, ils se forgent une réputation d’excellence et d’efficacité qui traverse les frontières de la Grèce et, même, du monde connu…

 

Mais voilà qu’une jolie étrangère se présente à eux, par un soir de pleine lune… Elle vient de loin, de très loin même, et désire faire appel aux services d’Idoméneus. Apparemment, son peuple a besoin de l’aide du meilleur questeur du monde grec. Mais l’ancien héros n’est pas facile à convaincre : vingt-trois années de luxe (et de luxure!) ont usé ses beaux idéaux. La tranquillité et l’oisiveté ont remplacé la justice sociale au sein de ses priorités! La belle devra patiner longtemps avant que le héros retraité et son comparse n’acceptent de sortir de leur bourgeoise paresse.

 

J’ai lu les premières planches de cet album lors de leur parution initiale, dans la revue Lanfeust Mag, l’an passé, et j’ai tout de suite eu envie de l’acheter. La qualité du dessin et le contexte de la Guerre de Troie, en trame de fond, étaient garant, à première vue, d’une lecture intéressante. J’avais très hâte de me plonger à fond dans la suite, question de savoir si le récit allait pouvoir garder le cap. Maintenant que j’ai lu tout l’album, je ne suis pas vraiment plus fixé.

 

Disons que le syndrome du premier tome pèse fort sur ce récit. Les créateurs installent leurs pions, c’est bien, mais ils le font par l’entremise du dialogue. C’est lent, lent, lent… L’introduction à Troie fait plus de huit planches (celles que j’avais lues), puis l’entretien avec la sibylline cliente en fait dix, au bout desquelles on n’est pas plus fixés sur la dite mission tant la dame fait des mystères! Puis, un violent combat contre des Mékaridiens (assez difficile à suivre!) s’étire sur treize planches. Il ne reste que quatorze pages à l’album, au cours desquelles on apprend à peine la destination du navire sur lequel nos deux questeurs ont été embarqués! Attention, je ne dis pas que c’est inintéressant! Les très longs débats entre Idoméneus, Aeson et la belle Klytië sont vivants et fort révélateurs de leur psychologie! Mais le tout aurait probablement gagné à être plus resserré.

 

Bref, on est en présence d’une très longue mise en place. Heureusement, elle est très belle, visuellement parlant. Nicola Saviori, au dessin, et Matteo Bassini, à la couleur, sont vraiment champions pour nous en mettre plein la vue. Compte-tenu de la beauté de leurs illustrations, et de ma fascination pour la Grèce antique et ses mythes, je reste confiant que l’histoire décollera dans le tome suivant… La magie et les puissances divines risquent même d’être de la partie, et je garde bon espoir! D’ailleurs, je fais confiance aux oracles de ma pythie : elle a lu, dans des entrailles de castor, qu’il nous faut persévérer. Alors, persévérons!!...

 

Pour tous, à partir de douze ans.

 

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • la superbe couverture, et le dessin en général. Je suis littéralement tombé en amour avec l’immense cheval de Troie mis en arrière plan, derrière les héros, sur la couverture aux couleurs de feu! Voilà une illustration qui annonce bien la grande qualité du dessin que l’on retrouvera tout au long de l’album qu’elle sert à présenter! Les traits semi-réalistes de monsieur Saviori démontrent un raffinement tout italien et une superbe maîtrise de son art. Ses héros ont des mâchoires d’acier et des thorax à l’emporte-pièce, ses antihéros sont bedonnants et expressifs à souhait. Bravo, c’est vraiment une fabuleuse réussite sur le plan visuel!

 

  • l’humour et les calembours sur la quatrième de couverture ou dans les textes de remerciements. Ces jeux de mots sont vraiment très drôles et bien en lien avec le contexte mythologique. Le titre, Ménage à Troie, en est d’ailleurs un bel exemple : il fait autant référence à la conclusion de la Guerre de Troie, qu’aux longs débats entre les trois principaux protagonistes! Subtil et intelligent, comme j’aime… Quel dommage, toutefois, que ces gags soient tout à fait absents des quinze premières pages du récit! En effet, ils ne réapparaissent que dans la deuxième partie de l’album, et de manière si brusque que je les ai même trouvés un peu déplacés : après un début aussi sérieux, c’est comme s’ils n’avaient plus leur place! Pourtant, une fois qu’on accepte la présence de ces joyeux calembours, on ne peut que s’en régaler!

 

  • la thématique mythologique. Ayant toujours adoré la mythologie grecque, j’ai évidemment un faible pour toutes les séries, assez rares, somme toute, qui la traitent. J’adore Atalante, par exemple, et j’ai hâte de voir la place que tiendra Questor dans mon cœur… si l’histoire peut débuter!! J’avoue que la révélation de la destination finale, que je garderai secrète, pour ne pas vous enlever le plaisir de la découvrir (c’est une des rares informations qu’on finit par apprendre, ce serait dommage que je vous brûle cette révélation!!!), augure de bien belles choses pour la suite!

 

 

Ce qui m’a le plus agacé :

 

  • la violence du combat des premières pages. Elle était probablement nécessaire, pour justifier le désenchantement d’Idoméneus, mais elle fait en sorte que je ne peux plus présenter cette série à mes élèves de fin du primaire. Dommage!

 

  • la coupure radicale de ton, entre l’introduction, se déroulant pendant la Guerre de Troie, et le récit proprement dit. Ce prélude est plutôt sérieux, il montre les motivations qui poussent le héros à changer de carrière, son désabusement face à la guerre et à ses «dommages collatéraux». C’est pourquoi j’ai été un peu désarçonné quand, après l’ellipse de 23 ans, les deux héros sont devenus blasés, cyniques et lourdingues. J’avoue m’être laissé surprendre totalement!

 

  • tout le combat contre les Mékaridiens. D’abord, le timing de leur arrivée est très mal établi. Ils semblent suivre Klytië d’une ou deux minutes, du port jusqu’à la masure des héros… Pourquoi mettent-ils tant de temps pour attaquer, une fois l’enceinte traversée?? L’entretien entre la belle et les deux questeurs est si long qu’on ne fait qu’espérer cette attaque qu’on essaie de nous rendre imminente. Ça mine le réalisme. D’ailleurs, quand on en vient à penser : «Vivement qu’ils attaquent pour mettre fin à ce dialogue interminable!!», c’est probablement qu’il y a quelque chose qui cloche quelque part! Puis, les créatures comme telles. On nous dit qu’elles sortent des forges d’Héphaïstos, mais elles ont plutôt l’air de descendre d’un vaisseau intersidéral tant elles sont mécanisées de manière complexe! Les robots-roulants-mitrailleurs de la saga Star Wars semblent presque archaïques à leurs côtés!! Oui, d’accord, les dieux ont droit à des artefacts exceptionnels, mais ce futurisme détonne beaucoup trop. Finalement, les mouvements de ces crevettes mécaniques sont très mal représentés. On ne comprend rien à leurs gestes tant leurs nombreuses articulations sont sophistiquées. Il est vrai que le dessinateur a choisi des plans si serrés qu’on voit mal à quoi correspondent exactement les pièces montrées! De plus, les lignes de mouvement sont difficiles à percevoir, parmi toutes les pièces mécaniques en présence! Ça rend le combat au corps à corps très difficile à suivre, ce qui est bien déplorable! Heureusement, c’est là le seul pépin graphique.

 

 


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@ Yaneck : Oui, j'ai bien hâte de me les enfiler, ces Aigles... Mais je ne les mettrais pas dans la même catégorie que Questor! Ici, c'est plutôt le côté mythologique et fantastique qui prime, alors que les Aigles de Rome semblent plus axés sur le caractère historique du contexte. Moi, j'aime bien ces deux genres : ils comblent des besoins différents!
Rédigé par PG Luneau le dimanche 04 décembre 2011 à 15:04


L'humour Soleil me freine un peu pour cet album. Dans un genre proche, je lis les aigles de rome, en ce moment, chez Marini. Pas mal aussi.
Rédigé par Yaneck le dimanche 04 décembre 2011 à 15:01




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