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#01- Ruines
#01- RUINES
Scénariste(s) : Éric CORBEYRAN
Dessinateur(s) : Éric CHABBERT
Éditions : Glénat
Collection : Grafica
Série : Uchronie(s) - New Byzance
Année : 2008     Nb. pages : 54
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre (1/10)
Genre(s) : Thriller fantastique, Uchronie
Appréciation : 4.5 / 6
New York, sauce musulmane
Écrit le dimanche 05 septembre 2010 par PG Luneau

Wouf! Encore une fois, je suis soufflé! Quelle entrée en matière palpitante! Éric Corbeyran nous prouve à nouveau qu’il est un conteur exceptionnel et nous présente ici un récit complexe, surprenant et touffu, tout en restant assez facile à suivre. Son New Byzance est savoureusement dépaysant, mais à la fois juste assez proche de ce qu’on connaît pour qu’on y éprouve une étrange fascination.

 

Dans cette vision altérée de l’après 11 septembre 2001, les musulmans ont réussi à prendre le pouvoir et à se débarrasser du capitalisme, rien de moins! Les gratte-ciel de ce qui était New York sont surmontés de minarets, les trottoirs ont des allures de souks et toutes les femmes doivent se promener voilées. Dans cette uchronie fort déroutante, deux individus s’apprêtent à voir leur quotidien bouleversé.

 

D’abord, Zack Kosinski. Profession : prescient chargé d’inculquer des visions prémonitoires désagréables aux criminels coupables de «crimes par la pensée»! En effet, dans ce monde où «l’utopie fondamentaliste» est le schème de pensée unique (et doit le rester), il ne s’agit pas seulement d’agir contre le système pour être considéré comme un criminel : le simple fait de penser commettre un acte illégal un jour, ou de comploter en vue d’en commettre un, est passible de conséquences graves… comme de suivre une traitement-choc auprès d’un prescient comme Zack, dans le but de contrer les mauvaises intensions! Mais notre homme a un petit problème : ses neurones commencent à subir de légères défaillances hormonales, signe précurseur que son «don» de prescience disparaîtra sous peu. Et ça, c’est synonyme de mise au rencart définitive : cette société préfère malheureusement les ex-prescients morts plutôt que les ex-prescients chômeurs!

 

Le deuxième personnage à partir en cavale, c’est Mily, l’épouse d’un important architecte bien en vue. Soupçonnant son mari de le tromper avec une de ses meilleures amies, la pauvre a le malheur de s’interroger un peu trop sur le sujet et de s’en ouvrir à lui. Comment a-t-elle pu oublier qu’un époux a tous les droits sur sa femme, et que si celle-ci doute de sa fidélité, il est en droit de la défigurer au vitriol ?!!

 

On comprendra que, dans de tels contextes, ces deux personnages se retrouveront, un peu malgré eux, obligés de fuir. Une mystérieuse noire à la sensualité transcendante les aidera, noire que Zack a vue de nombreuses fois lors de ses visions et qui se prénomme… Tia!!

 

Les mordus de ma Lucarne, surtout ceux qui ont une mémoire surnaturelle, se rappelleront peut-être que Zack et Tia sont deux des personnages dont j’ai déjà parlé dans ma critique sur le premier tome de la série parallèle, Uchronie(s) – New York. Faut-il rappeler qu’avec les trilogies New Harlem et New York, les trois tomes qui formeront New Byzance constitueront un tout cohérent (du moins, c’est ce qu’on nous annonce!) et que le tout sera conclut par un épilogue qui sera le dixième et dernier tome d’Uchronie(s)?

 

Jusqu’à maintenant, c’est deux à zéro en faveur de la série! Bravo aux deux créateurs qui ont réussi à me ravir par deux fois. Et souhaitons-nous que ça continue!!

 

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • les titres. J’en ai déjà parlé dans ma critique de Uchronie(s) – New York, mais j’aime trop ce détail pour ne pas en reparler : les titres des dix tomes de la série ne sont tous constitués que d’un seul mot, débutant par la lettre R. Celui s’intitule Ruines. Quel dommage qu’il n’apparaisse ni sur la couverture, ni sur la tranche! Les seuls endroits où on peut le voir, c’est sur la page titre et sur son verso, dans la liste de tous les titres de la série! C’est pourtant un bon flash que j’aurais plutôt mis en lumière.

 

  • une scène d’arrestation, vue dans un autre tome mais reprise ici sous d’autres angles. Ce sera, j’ai l’impression, la base même de la série : l’existence de mystérieux ponts entre les trois uchronies décrites. Certaines scènes-clés seront présentées sous différents éclairages, question de nous aider à faire les liens entre ces univers parallèles. Si la cohérence parvient à respecter une certaine logique, ce sera hypercool!

 

  • les mises en page dynamiques et les prises de vue audacieuses. Plus de la moitié des planches possède au moins une case éclatée, qui déborde jusqu’au bord de la page. Monsieur Éric Chabbert jongle avec les plongées, les contre-plongées et les travellings avec une aisance qui démontre une sérieuse maîtrise du médium.  Dommage que ses visages ne soient pas plus nets : c’est le point qu’il lui resterait à développer.

 

  • les décors, tout simplement fabuleux. Chabbert est vraiment un virtuose de l’architecture. Sa New Byzance, espèce de Gotham City recouverte de minarets, de mosquées et de coupoles, est réellement flamboyante! Sa coloration, qui tient compte de la superposition de plus en plus embrumée des différents plans, ajoute au réalisme et au grandiose, et les nombreuses passerelles aériennes, qui permettent de passer d’un édifice à un autre sans avoir à redescendre au rez-de-chaussée, donnent un cachet tout à fait particulier et futuriste à l’ensemble.

 

  • les couleurs. Elles sont assez belles et variées, oscillant entre les dorés luxuriants et les bleu nuit capiteux. Les quelques effets de brume, de brouillard ou de miroitements, faits à l’ordinateur, ajoutent aux ambiances et agrémentent le tout.

 

  • la présence de Zack et de Tia, dans un tout nouveau contexte. Apparemment, ces personnages que j’ai personnellement connus dans le premier Uchronie(s) – New York se retrouvent ici et se retrouveront dans Uchronie(s) – New Harlem. Le fait de les croiser dans des univers parallèles différents est très agréable, car ça nous fait découvrir de nouvelles facettes de leur personnalité. Et comme chacun lira ces trilogies dans des ordres différents, l’impression que chacun aura d’eux sera différente parce que teintée de ses lectures antérieures. Je trouve ça très original.

 

  • la dernière planche. Quelle chute, mes amis! Tout comme la fin du premier Uchronie(s) – New York, les créateurs de la série nous mystifient, y allant d’une accroche punchée qui ne peut faire autrement que de nous forcer à courir nous procurer  le tome suivant pour en connaître la suite. Bravo!

 

 

Ce qui m’a le plus agacé :

 

  • le graphisme de la couverture. Comme toutes les autres de la série, celle-ci a été réalisée par Richard Guérineau. Je comprends que l’idée est de faire en sorte que toutes les couvertures des trois sous-séries (New York, New Byzance et New Harlem, de même que l’épilogue) aient une certaine uniformité. Mais je déplore quand même deux choses. D’abord, je n’aime pas l’effet de flou, comme si on voulait donner une impression de toile peinte plutôt que de dessin tracé à l’aide de crayons. J’ai toujours détesté cette façon de faire, qu’on retrouve par exemple sur les vieilles couvertures de Vance (XIII, Bruce J. Hawker ou Bob Morane), d’Hermann (Comanche, Jeremiah  ou Bernard Prince) ou de Hubinon (Barbe-Rouge). Ces couvertures faisaient très sixties, très kitch… et elles étaient carrément laides, à mon sens! Ici, le style n’est pas aussi vieillot, mais l’effet s’en rapproche. De plus, je trouve que ce procédé est très trompeur, car il ne montre pas ce à quoi on aura droit tout au long de la lecture. Un lecteur qui serait attiré par ce style ne sera pas forcément emballé par celui qu’il retrouvera à l’intérieur… c’est un peu comme de la fausse représentation! Finalement, si un éditeur décide d’utiliser un dessinateur central pour les couvertures d’une série à plusieurs mains, qu’il en choisisse au moins un qui rendra des couvertures aux dessins irréprochables!

 

  • le manque d’unité dans les langues d’affichage. En effet, certains éléments du décor présentent des textes en anglais, langue qu’on suppose être la norme à New Byzance, anciennement New York (ex. : aux pages 3 et 31, le bidule électronique des policiers affiche «Control» puis «Match»)… alors que d’autres sont carrément en français (!!?), comme la fiche d’identification de Tia, à la page 33… et , finalement, d’autres sont écrits dans les deux langues, comme la très improbable pancarte «Zone interdite – No trepassing» de la page 51! Voulez-vous véritablement me faire croire que les Américains, même devenus à majorité musulmans, se seraient ouverts au bilinguisme?? Je regrette, mais je n’y crois pas du tout!!! Uchronie n’est pas nécessairement synonyme d’Utopie, quand même!!

 

 


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@ Danielle: Avec plaisir! Il me semblait bien que tu allais être tentée! Je suis en train de terminer le tome #2, et je devrais pouvoir en publier la critique d'ici une semaine...
Rédigé par PG Luneau le lundi 06 septembre 2010 à 19:45


Tu me les gardes au chaud ceux-là, d'accord?? Il me tarde de me vautrer dedans.
Rédigé par Danielle le lundi 06 septembre 2010 à 17:46




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